Abbaye Saint-Ouen

 

L'origine de l'abbaye de Saint-ouen reste obscure. Il semble qu'il y ait eu à cet endroit une basilique dédiée à Saint-Pierre, qui reçut en 684 le corps du saint évêque de Rouen. Dès le milieu du VIIIe siècle, le nom du Saint dut remplacer la dénomination d'origine. La présence des moines n'est avérée qu'à partir du milieu du IXe siècle.
Après les destructions des invasions scandinaves, l'abbaye prit un grand essor grâce aux reliques du saint et à la générosité des puissants. C'est de l'épiscopat de l'abbé Nicolas (1042-1092) que date la construction d'une église abbatiale romane dont il ne reste que la Tour aux Clercs. Le reste des bâtiments fut construit principalement au XIIe siècle.
Plusieurs fois endommagée par des incendies aux XIIe et XIIIe siècles, l'église s'effondra en 1318. L'abbé jean Roussel, appelé Marc d'Argent, décida la reconstruction, affectant à cela une partie des revenus du monastère. La construction demanda pratiquement deux siècles. Le chœur et une partie du transept datent de la première moitié du XIVe siècle. Les croisillons du transepts furent construits au XVe siècle. A la fin du XVe siècle on construisit les cinq premières travées de la nef. C'était l'état de l'église à l'époque de Jacques Le Lieur comme en témoigne son dessin. Au milieu du XVIe siècle, on termina la nef et les travaux furent abandonnés subitement lors des guerres de religion alors que la façade occidentale n'était qu'à l'état d'ébauche.
Le cloître, dont il ne reste qu'une travée, semble dater du début du XVIe siècle. Il servait de transition avec les constructions conventuelles qui s'étendaient au nord de l'église.
A la charnière desXVe et XVIe siècles, l'abbé Antoine Bohier, frère du bâtisseur de l'Hôtel des finances, fit construire un logis abbatial renaissance qui servit parfois à loger le roi en sa bonne ville, ce qui lui valut quelquefois la dénomination de Logis du Roy.
Au XVIIIe siècle, les architectes Defrance puis Lebrument édifièrent l'aile est qui forme l'Hôtel de Ville actuel.
La révolution vida rapidement le monastère qui fut affecté en 1800 à l'administration municipale. Pour faire évoluer la garde nationale, on détruisit la plus grande partie des bâtiments, en particulier le logis abbatial. C'est ainsi que naquit la grande place qui se trouve devant l'Hôtel de Ville.

Pour leur alimentation en eau, les moines voulurent acheter, au XIIIe siècle, la source de Carville. Ils durent se rabattre sur deux sources plus proches : la source Saint-Nicaise et celle de la rue des Champs. Hélas pour eux, ces deux sources étaient limitées dans leur débit et peu susceptibles d'être augmentées.

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